L'esprit Mensch

Etre ou ne pas être...une start up

Dans les couloirs des grandes entreprises, un sujet de conversion devient de plus en plus fréquent : nous voulons développer l’esprit startup. Mais à quoi pensent vraiment les grands groupes quand ils évoquent l’esprit startup ?  Et comment les startups se définissent elles ? 

De mes immersions dans les bureaux, couloirs et salles de réunion des grands groupes, j’ai noté que le mot startup est généralement associé à des notions comme l’agilité, la prise d’initiative, l’autonomie, le droit à l’erreur, la vitesse de prise de décision, la remise en question rapide.  Eventuellement il est question d’innovation, de digital et de convivialité.

De mes conversations dans les espaces de co-working ou autres appartements revisités, j’ai retenu que les startups se définissent elles - même, avant tout, en ces termes : organisation transitoire (le START) qui recherche une croissance exponentielle (le UP). Un autre objectif est d’être scalable, c’est-à-dire d’avoir la capacité de s’adapter aux changements rapides d’échelle. Ils évoquent également souvent les termes de prise de risque, d’incertitude, de précarité, de chaos.

Deux façons différentes de regarder un même objet, et un premier paradoxe : les grandes entreprises cherchent à devenir des startups et les startups cherchent à grossir pour devenir de grandes organisations. L’un serait l’avenir rêvé de l’autre et réciproquement.

Dans cet écosystème se cache un autre acteur :  les PME. Ce dernier est tellement discret que la CGPME a même été l’oublié de la liste des invités de la cérémonie d’investiture d’Emmanuel Macron. Contrairement aux grandes entreprises, la petite taille des PME permet à chacun d’avoir des marges de manœuvre claires et de l’autonomie. Les décisions se prennent vite et facilement. Contrairement aux startups, les PME ne recherchent pas le profit exponentiel grâce au digital. La croissance linéaire de chiffre d’affaire des PME est correlée à la croissance linéaire des charges.

Le modèle de demain sera peut-être un hybride de ces 3 formes d’organisation :  la stabilité et la puissance d’une grande entreprise qui s’organise comme un regroupement de mini PME, avec régulièrement l’apparition (puis l’intégration) de startups pour répondre à des besoins ponctuels d’innovation et de croissance.